En 2019, un incendie vient mettre fin à un processus artistique exploratoire qui s’échelonne sur plusieurs années. Mon atelier, situé au deuxième étage d’un entrepôt locatif géré par la société LO-CUBE, part en fumée. Moment de latence dans la vie des objets, ces sites d’entreposages, situés à la lisière des déplacements du capitalisme contemporain, ouvrent une fenêtre sur l’univers peuplé d’objets sans propriétaires que Joshua Simon appelle « the world of commodities ». Depuis, dans des unités d’entreposage similaires que je transforme en laboratoires clandestins, j’expérimente, je joue et je tisse des nouveaux types de relations entre les matérialités qu’elles abritent, comme à l’intérieur des réseaux d’échanges qu’elles mobilisent. Je cherche à y comprendre les relations qui nous lieraient à ces objets, entre autres par la co-modification croissante de nos processus de subjectivation.