Le corpus d’œuvres qui m’occupe cherche a révéler notre soumission inconsciente ou non consciente aux règles de pensées, comme aux comportements sociosexuels et reproductifs. Il s’agit de mécanismes prêt-à-porter – d’objets-machines performatifs en attente d’activation – qui serviront à détourner, à contourner ou à augmenter des habilités spécifiques du corps « sains »; par une forme de (re)dressage corporel, ces sculptures prothétiques offrent une critique sociopolitique du corps normatif. Je cherche ainsi des solutions cyborgs féministes pour le monde poste-effondrement à venir, monde où les différences – j’ose l’espérer – ne seront plus considérées comme des handicaps ou des obstacles, mais comme des façons supplémentaires d’expérimenter le monde. Des panneaux explicatifs accompagnent ces prothèses faites sur mesure pour un monde effondré : ils agissent comme le mode d’emploi de leur mécanisme et de leurs fonctions potentielles. Ils représentent en cela ma contribution à la création d’un nouvel univers (personnel, collectif et civilisationnel).