colloque en ligne des personnes étudiantes
à la maîtrise en arts visuels et médiatiques, UQAM
le 8 et le 15 avril
camille lescarbeau
faire apparaître le soin et le temps dans une installation de papiers faits à la main
Ma recherche-création actuelle est fondée sur mon engagement à valoriser deux activités qui passent inaperçues en raison de leur association aux femmes : l’artisanat et le soin. Dans une pratique du papier fait à la main, j’occupe avec fierté une posture d’artiste-artisane nourrie de réflexions sur la hiérarchisation de l’art et de l’artisanat comme des pratiques de Myriam Dion, de Hong Hong et d’Anna Torma. Ma pratique artistique s'élabore dans un rapport étroit avec la réalité de l’atelier, et elle se transmet par le récit d’atelier. J’utilise des savoir-faire artisanaux pour transformer des déchets en papiers et, ainsi, incarner par mes gestes une approche de la matière empreinte de soin. Dans mon projet final, je compte rendre visible cette attention et ce soin portés aux choses « désuètes », ce temps « perdu » et ces gestes artisanaux « improductifs » dans une installation où s’accumuleront les piles de papiers mises en relation avec leur résidus de production.
vidéo de la communication
démarche artistique
Influencée par mon parcours en danse et en histoire de l’art, j’oriente ma pratique autour de processus laborieux et physiques. Ma vision romantique de la matière guide ma démarche, alors que les discours féministes de l’histoire de l’art ont informé ma posture d’artiste-artisane. Ces discours m’ont menée à rejeter complètement la dichotomie, voire la hiérarchisation entre l’art et l’artisanat. Ainsi, j’alterne librement entre l’installation, le rapiècement de chaussettes, la poésie et les textiles. Dans l’atelier, le va-et-vient de mes doigts devient une danse improvisée, alors que le bruissement des matériaux se fait trame sonore. C’est cette relation au temps et au travail que j’aspire à mettre en lumière.