remontage du spectacle : usage et critique de la cruauté

Le cinéma représente le support de prédilection de notre mémoire collective et agit comme un véritable miroir anthropologique. À l’ère des techniques de reproduction numérique, de l’omniprésence des caméras et de l’hypermédiatisation, le film de remploi s’avère un formidable instrument de dissection et d’analyse de notre société. Présenté à partir de théories en études cinématographiques sur le cinéma engagé (Beauvais, Brenez), sur l’esthétique du film de remploi (Blümlinger, Habib) et sur les propriétés hypnotiques de l’image en mouvement (Bellour, Deleuze), mon projet viser à éprouver le pouvoir épistémique des images d’archives lorsqu’elles sont utilisées pour créer un discours critique.

Les œuvres de Chris Marker, de Jean-Luc Godard et du collectif Negativland serviront de principales références artistiques concernant l’usage de la citation, du remploi et du collage au cinéma.

démarche artistique

Mon approche du cinéma expérimental s’inscrit dans la tradition du film de remploi (ou film de found footage), une pratique protéiforme fondée sur l’utilisation et l’appropriation d’images et de sons préexistants dans l’intention de leur donner un nouveau sens. Je m’intéresse particulièrement au recyclage de matériel filmique réalisé à l’extérieur du cadre artistique, issu par exemple de productions commerciales, scientifiques, éducatives ou vernaculaires. Résultats d’un processus itératif de recherches, de prélèvements, de recadrages et de remontages d’images trouvées sur internet, mes films proposent des incursions hypnotiques et critiques dans les grandes mythologies du monde contemporain. En exploitant la mémoire des archives, le film de remploi permet d’ouvrir un espace privilégié où les spectateurs deviennent les témoins actifs d’une histoire en marche.