colloque en ligne des personnes étudiantes
à la maîtrise en arts visuels et médiatiques, UQAM
le 8 et le 15 avril
geneviève roy
INTERMONDE : rejouer l’espace à l’ère pandémique
En réaction aux effets dévastateurs d’une ville contemporaine ébranlée par la menace d’une troisième vague pandémique, le projet INTERMONDE (Martuccelli), conçu comme l’esquisse d’une cité imaginaire, nous convoque à revisiter notre rapport à l’espace et à rêver d’un territoire collectif autre. Inspirée des modèles architecturaux utopiques des années 1960-1970 (Constant, Hollein, Pichler), cette ville métaphorique vise à moduler autrement les frontières public/privé et jeu/travail de nos espaces de vie. Elle dispose d’un réseau de connexions reliant un centre de stockage de mémoire à des « vaisseaux-habitacles ». Ces engins polyvalents, ayant une double fonction de module d’exploration mobile et d’espace de vie fixe, permettent un saut entre espace réel et espace mental. L’ensemble cité-vaisseaux, malléable, se transforme et se reconfigure sans cesse, au gré des citoyen.es. Ce Monde « entre deux », présenté sous la forme d’un parcours-installation, peut être perçu comme une vaste zone d’essai permettant la saisie d’un territoire urbain en pleine mutation.
vidéo de la communication
démarche artistique
Ma fascination pour la ville et le regard particulier que je porte sur le territoire urbain – vivement influencés par mon parcours d’architecte – sont les ancrages de mon travail, qui déploie des vues singulières sur notre environnement bâti à l’aide du dessin, de la maquette et de la photographie. Plus spécifiquement, je m’intéresse à ces questions : Comment lire et capter ces témoins d’existence signifiants que sont les espaces habitables dans lesquels nous vivons? Puisque chaque fragment de notre mémoire est potentiellement lié à un lieu, comment se construisent les images de ces espaces-mémoire qui constituent notre expérience ? Le chantier, en tant que zone « en marge » ou « en devenir » de l’édification architec-turale, évoque à la fois un lieu, une durée et un mouvement; il m’apparaît aussi révélateur des diffé-rents moments de la construction de soi. De ce cadre réflexif émergent des représentations visuelles ex-plorant les diverses tensions entre l’espace subjectif de notre conscience et le monde extérieur de la cité.